Ces trois notions confondues ne sont autres que la finalité de notre vœu. Ce souhait réalisé en fin : la matérialisation de notre pensée sous une apparence de forme en matière. Cette orientation est possible grâce à une faculté ordinaire commandée (ce que le corps donne, offre sous l’appellation de don) enregistrant les sensations. Elle les conduit vers l’inspiration. L’inspiration, quant à elle, les enregistre puis les oriente vers une apparition de la création. Cependant, quel sens donnerait-on à cette notion de don ?
Pour que cette définition soit la plus claire possible, revenons à notre ossature. Celle de l’être humain. Parler de don dans ce champ de recherche, ramène à cette routine quotidienne que l’être humain donne au corps : la nourriture. Le don retrace dans cette étude, l’action de donner. Ce que notre corps humain offre à notre existence chromée d’inspiration. Ce dont pour quoi l’inspiration ne reste pas sous l’emprise du sommeil ; un arôme qui vient étayer la saveur à une création.
Qu’est-ce que l’inspiration ?
L’inspiration est un rapport dans une première esquisse, voulue et conditionnée par notre entité en tant que corps, esprit et sang.
Anne Bussières Gallagher, dans (création littéraire et inspiration, 2004) atteste cette assertion en soulignant que : «L’inspiration, au sens propre, est une action voulue qui permet à l’air d’être inspiré et d’entrer dans les poumons. Au sens figuré, elle est au contraire une chose reçue. Elle désigne, selon certains, un enthousiasme qu’il faut savoir attendre. »
L’inspiration, cette entité, vue par maître Omraam, qui entre dans un Etre pour prendre possession de lui et se manifester à travers lui, n’aurait rien d’autre qu’un contact, une forme de communication avec une force, une pulsation de l’intelligence, une essence naturelle, venant des ondes énergétiques et se servant de nous comme support pour un rendement spécifique, en fonction, de notre capacité surhumaine. En somme, c’est un exploit de dépassement, surpassement vers la créativité : une performance.
L’artiste ou le concepteur a le choix de patienter jusqu’au moment d’accepter les phases performatives transitoires comme une muse. Les mutations de l’inspiration dépendent de l’émotivité des tempéraments de chaque artiste ou créateur. Même Joseph Beuys, John Cage, Beethoven, Allan Kaprow, Rembrandt, Mozart, Picasso, Dali Salvador, Léonard de Vinci, Michel Ange, Jean-Michel Basquiat ou Andy Warhol se sont limités dans leurs moyens d’expressivité. Ils n’ont pas eu cette éventualité de transcrire exactement tout ce qu’ils ont vu, entendu ou senti dans leurs moments d’inspiration.
L’inspiration dite pure symbolise la volonté de l’artiste dans une mobilité pour se stimuler à la créativité. Cette phase de transe illustre davantage la transition de cette immatérialité corporelle vers un positionnement injonctif de notre état d’âme. Elle clame et réclame un besoin, un du. Résultat de ce que l’interne offre à l’externe par le biais de l’inconscience ou la conscience, l’inspiration garde son humour surtout dans cette éloquence d’abdiquer une impression, qui ne se raconte pas mais qui se vit ; un grand symbole uniquement compris par les initiés.
Cette collecte d’émotions sensorielles est d’une conformité naturelle dans sa propre originalité : une personnalité. Car, une fois que l’abandon de soi prend le dessus, rien ne peut t’interrompre dans ton élan. Tu subis une transformation dans laquelle ton « moi » réside. Cette prise de nouvelle fonction dans cet état du corps, considérée ici, comme une collectivité, se singularise par un pouvoir d’autorité sur l’ensemble des composantes du corps humain. Elle le domine entièrement tout en préservant ce risque de propriétaire de ce pouvoir pendant son mandat.
Désiré Amani